lundi 20 avril 2009

Les deux Papillons

Je marchais simplement vers l’épicerie. Rien de spécial. Je réfléchissais. Encore. Le nouveau vent printanier me caressait le visage, alors que son soleil chauffait tendrement mon dos. Et je réfléchissais à cet état dans lequel je suis depuis des semaines. J’essayais de comprendre. Je me souvenais des images, des regards, des mots entendus et des premiers moments de notre rencontre. J’aimais tous ces souvenirs. Mais je cherchais des réponses en moi.

J’ai souvent vécu des moments d’ajustements, comme ceux-là et je cherchais la bonne façon de m’en libérer sans trop de dégâts. Cette fois.

Et d’un seul coup, des larmes ont coulés de mes yeux, au moment où elles ont entendue dans ma tête : « Je vais passer au travers ! Encore ! Parce que je suis fort…! » . Et plus je pleurais, plus je parlais à voix haute. En pleine rue. Je me motivais à passer au travers cette période d’adaptation. Période de guérison…

Puis, au lieu de poursuivre ma route vers l’épicerie, j’ai bifurqué vers cette petite forêt, près de chez-moi, qui me sert de refuge dans mes moments de recueillement. Mes larmes n’avaient pas de honte devant ces arbres aimants. Je me sentais protégé et en sécurité. Bien entouré. Et je pleurais bien fort, laissant sortir ma peine, ma colère et ma culpabilité par ces larmes libératrices.

Et un premier papillon est venu vers moi, me regardant de toute sa tendresse. C’était toi, je le sais. Et un deuxième est venu le rejoindre. Ils tournaient au-dessus de moi, comme pour m’accompagner et me faire comprendre qu’ils étaient nous, me montrant la beauté de leur harmonie. Me montrant aussi la nôtre, celle à laquelle nous aspirons tous les deux. Ils semblaient danser. Ensemble. Oui, ensemble ! Côté à côté et dans une symbiose presque parfaite. Je pensais à nous à ce moment et à ce que nous serons lorsque nous serons devenus papillon, toi et moi…Ils volaient vers le ciel. Très haut. Haut, comme là où nous serons un jour…

Merci de me laisser prendre le temps de comprendre le papillon que tu es. Merci de comprendre celui que je suis. Merci de prendre le temps d’être à mes côtés. Merci de me laisser marcher près de toi. Merci de me laisser t’aimer. Juste pour aimer…

Je t’aime, douce chenille.

Stéphane XX…

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