samedi 30 mai 2009

Je n'ai pas besoin d'applaudissements


À une époque où les vedettes instantanées se font de plus en plus nombreuses. À une époque où on a perdu un peu le sens de l’amour propre. À une époque où les carences affectives et amoureuses sont telles que nous sommes prêts à bien des sacrifices pour en recevoir davantage, comme pour nous prouver que nous sommes aimés, moi, je choisis un autre chemin…


Je n’ai pas besoin d’applaudissements.


Je fais de la scène depuis que je suis très jeune, ayant commencé par des spectacles donnés dans le jardin de mes parents, puis un premier show sur une vraie scène, à 11 ans, en compagnie de mon amie Linda. Nous faisions de la magie…Ensuite, la musique a prit toute la place, me donnant les ailes dont j’avais besoin. Mais je chantais, comme plusieurs, pour être aimé, admiré et adulé. Et ça marchait. On aimait ma voix. On aimait me voir sur scène. On m’aimait, moi. On me déposait sur des piédestaux sur lesquels je n’étais pas à l’aise parce que cet amour me semblait faux ou mal dirigé.


Ou mal demandé…


Puis les années sont passées sans que je fasse carrière dans la chanson. Heureusement pour moi. Heureusement pour les autres. J’aurais sans doute été de ceux qui veulent toute l’attention, j’en aurais demandé encore et encore et j’aurais souffert de solitude, en silence, mais on aurait continué de m’aimer, pour l’artiste que j’aurais eu tendance à devenir, pas pour l’homme que je suis.


Aujourd’hui, je n’ai pas besoin d’applaudissements.


J’aime partager l’artiste que je suis, partager ma voix, mes émotions, mes connaissances, mes expériences. Et l’homme que je suis devenu. Si je le fais sur scène, c’est parce que oui, j’ai un grand besoin d’amour, comme tous les artistes. Sinon, je chanterais encore dans le jardin de mes parents. Mais j’ai de moins en moins besoin de la reconnaissance des autres parce maintenant, je la retrouve dans ce regard aimant que je pose sur moi, quand je me vois dans un miroir…


Merci pour vos applaudissements, ils me font toujours plaisir. Et encore plus aujourd’hui, parce que je ne m’y attends plus…


Stéphane XX…

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