samedi 9 août 2008

C’était un p’tit bonheur…

photo ©stéphane castellon 2008


Je me réveille à 8h, comme à presque tous les matins depuis trois mois pour aller travailler. L’argent m’y pousse un peu, mais aussi une certaine forme de plaisir que j’ai décidé d’avoir, malgré qu’à chaque fois, je me demande pourquoi j’ai choisi de retourner en restauration pour finalement répondre moi-même à ma question et réaliser que ça été la solution la plus facile pour moi. À ce moment !

Mais ce matin-là, il pleut très fort, comme à presque tous les matins depuis trois semaines. Je me prépare quand-même, me demandant de quoi j’ai envie aujourd’hui. Et là, je me pose la question sincèrement : ai-je envie d’une journée de congé et tout ce qui va avec (ne pas faire d’argent, entre-autre) ou ai-je plutôt envie de me choisir, d’être avec moi durant cette journée du 8 du 8 de l’an 2008 et faire seulement ce dont j’ai envie ? Et je choisis la deuxième option…

Quelques minutes plus tard, le téléphone sonne, c’est le gérant du restaurant où je travaille qui me dit avec son bel accent anglais que je m’amuse à narguer :

Lui : Allo Stéphâne ! C’est Eric du Trwois Brwasseurs ! Tu as rwemarqué qu’il pleut et qu’il fait frwoid, alorw tu peux rwester à la maison aujourwd’houi.

Moi : D’accorwd !

En une minute de conversation, mon avenir de la journée venait de changer radicalement, à mon plus grand désir…Et là, je suis fier de moi d’avoir fait ce choix. Pour moi.

Mais que vais-je faire de cette belle journée pluvieuse et grisounette ? Magasiner ! Ah oui, ça fait longtemps que j’ai pas prit le temps d’aller m’acheter un morceau de linge…Et j’ai besoin d’une paire de jeans en plus…

Je pars donc, cinq minutes après l’appel d’Eric, me dirigeant vers Mont-Royal…Je m’y promène joyeusement, me trouve une paire de jeans, un manteau, des bobettes (sont belles en plus et on sait que c’est toujours le fun d’avoir des nouvelles bobettes. On dirait qu’on est plus sexy, me semble). Et je me dirige vers un endroit pour manger…Je ne sais pas où, je laisse aller. Puis une belle place m’attend pour stationner ma voiture, juste en face du Café Art Java. Ça tombe bien, j’adore cet endroit. Très achalandé, très urbain, des gens assis tout seul, avec leur « laptop », leur concentration et les 28 serveuses qui courent partout. Pour pas grand-chose en fait. Je remarque et ressens qu’elles sont juste un peu stressées…hé hé ! Mais moi, je me suis choisis, alors, je suis calme et détendu. Je ne travail PAS, moi ! ah ah ah !

Et je commande des crêpes avec fruit frais et sirop d’érable. Du vrai ! Je mange délicatement chaque morceau que je prends soin de tremper dans le sirop, versé dans un petit gobelet de stainless. Et la serveuse m’apporte, en plus, un petit récipient rempli de ce même sirop…Eh, que je me paye la traite dans le sirop ! J’aime ça le sirop d’érable moi…Ça fait du bien à mon intérieur joyeux et enfantin qui a juste le goût de se baigner dans le sirop d’érable…Ouf ! Mais c’est sucré hein ? Mais je m’en fous, j’aime ça le sirop d’érable…

Et je lève la tête au même moment où Maxime me regarde en passant devant moi. Maxime est un homme que je connais pour avoir travaillé avec lui il y a quelques années, dans la vente. Il arrive que nous nous croisions à l’occasion. Et « l’occasion » était parfaite à ce moment précis. Il m’a fait un grand sourire, m’a demandé s’il peut s’asseoir avec moi.

Maxime est autour de la cinquantaine, bel homme charmant, grisonnant et frisé, basané. Toujours souriant…Je vous fais une histoire bien courte de notre rencontre qui a durée environ une demi-heure…il me semble…Je n’ai pas senti le temps passer…

Nous échangeons sur le bonheur, les choix que nous faisons et ces doutes qui refont surfaces pour anéantir tout ça, parfois. Il me rappel l’importance de me donner la mission du bonheur, de l’offrir aux autre, de le partager, d’en faire prendre conscience. Et nous partons ensemble du restaurant, nous échangeons une sincère accolade, sur le trottoir, visiblement heureux tous les deux de nous être rencontré.

Je repars, en sifflotant, vers chez-moi où j’ai une folle envie de faire du ménage. Ce que j’ai fait. Ensuite, je suis allé cherché mon amie Michou (elle, elle travaillait…ah ah ah !) et nous sommes rendu au Petit Medley où nous allions voir un spectacle. Avant, nous avons grignoté un petit repas avec verre de vin.

Marc-André et Alexane, entouré de Adrien et une violoniste dont le nom m’échappe, qui rendent hommage à Félix Leclerc.

Je ne pouvais demander mieux pour terminer cette journée de bonheur. J’ai découvert Félix Leclerc, j’ai été ému et très touché par l’amour et l’échange entre les artistes sur scène et je me suis laissé bercé par la voix envoûtante de Marc-André, les notes de piano d’Alexane et son humour charmant, les cordes de guitares d’Adrien qui s’accordaient parfaitement au son du violon qui me faisait frissonner.

C’était un petit bonheur, que j’avais ramassé, disait Félix. Je le dis aussi.

Ce matin, une bonne odeur de joie règne dans ma maison et dans mon cœur…

Merci Eric, merci Maxime, merci Michou, merci Marc-André, Alexane, Adrien, la violoniste et merci à moi pour ce choix que j’ai fait…

Stéphane XX…

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